Le Club recrute…

Depuis quelques années, le géant français des clubs de vacances a opéré un virage vers le haut de gamme.

« Je n’ai pas été monitrice de stretching dans ma jeunesse, mais j’ai toujours été cliente du Club Med ! » Anne Yannic, qui dirige aujourd’hui les principaux marchés du géant touristique, n’a pas suivi le parcours interne classique. Elle n’est entrée au Club qu’il y a quatre ans, au marketing, après avoir passé huit ans chez Procter pour prendre ensuite la direction des éditions Atlas. Elle gère aujourd’hui un périmètre financier de 850 millions d’euros – France, Belgique et Suisse pèsent les deux tiers du chiffre d’affaires – avec pour mission de l’étendre encore. Une femme manager ? « C’est un combat », admet-elle. « Mais au Club Med, nous y sommes très attentifs. Il y a beaucoup de femmes dans nos équipes dirigeantes. »

Comment se porte le Club Med, après des années difficiles ?

« En 2011, le Club a gagné de l’argent pour la première fois depuis très longtemps. On commence à cueillir les fruits de notre repositionnement stratégique. Ce changement en profondeur a été un énorme pari et un processus de longue haleine, un peu ralenti par la crise de 2008-2009. Mais nous sommes aujourd’hui dans une position extrêmement saine et solide. Surtout par rapport au reste du monde du tourisme, qui continue à souffrir et à se désagréger. »

Pour quelles raisons ?

« Deux tendances profondes déstabilisent ce secteur depuis plusieurs années. L’émergence des compagnies low cost, d’une part, qui a rendu l’accès au transport extrêmement flexible et accessible et, d’autre part, la désintermédiation liée à l’essor d’internet. Le métier de tour opérateur est en train de disparaître. Un virage profond est en cours sur ce marché et le Club s’y trouve dans une position stratégique forte puisque nous vendons nous-mêmes notre produit, sans intermédiaire. »

En quoi consiste votre repositionnement ?

« Plusieurs choses matérialisent ce changement depuis 2005, l’année du virage stratégique. La première est un parc de villages repositionné vers le haut : il y en a moins, mais ils sont tous rénovés, avec une qualité de service et d’hébergement supérieure. Le second concerne notre clientèle. La montée en gamme s’étant accompagnée d’une augmentation des prix, nos clients historiques ne nous ont pas forcément suivis. Nous avons perdu une partie de notre clientèle des 2 et 3 Tridents et nous sommes allés conquérir de nouveaux clients sur du 4 et 5 Tridents, avec un objectif prioritaire : la famille. Elle représente 55 % de notre activité. Les autres créneaux se répartissent entre jeunes adultes en groupes, jeunes couples et seniors. »

Et les entreprises ?

« C’est une quatrième catégorie très importante pour nous. Beaucoup nous confient l’organisation de leurs séminaires et incentives. Le Club Med a dans ce domaine un positionnement unique, puisqu’il peut à la fois proposer aux entreprises les infrastructures pour accueillir la partie sérieuse du séminaire et une offre de loisirs qui créent la convivialité entre les participants. Ce créneau connaît une belle croissance malgré la conjoncture. En particulier en Belgique, où il a crû de 60 % ces dix-huit derniers mois. »

La montée en gamme du Club Med en a-t-elle modifié la philosophie historique ?

« Non, nous avons fait tous ces changements en gardant les valeurs de l’entreprise, qui sont uniques. La première, profondément incarnée dans les gènes du Club Med, c’est la gentillesse. Gentils organisateurs (GO) et gentils membres (GM) : nous devions protéger la capacité de nos GO à toujours être en interaction avec nos clients, en préservant ce lien relationnel fort entre GO et GM dans les villages. C’est ce que recherche la clientèle plus haut de gamme que nous visons aujourd’hui, pour passer des vacances avec ses enfants : une ambiance, une atmosphère, une authenticité relationnelle, une convivialité… Cette espèce de chic informel convivial qui caractérise l’ambiance particulière du Club Med. »

Une autre de vos valeurs était aussi l’esprit d’équipe…

« Une phrase très importante pour l’entreprise énonce que la réussite est individuelle, mais le succès collectif : nous sommes fondamentalement une entreprise collective. On s’inscrit dans la continuité. On a fait des changements profonds, mais on a gardé cet ADN historique autour de l’esprit commun, de l’aventure collective, de la relation à autrui et du partage. »

« L’esprit Club Med », c’est ce que les jeunes recrues doivent avoir pour travailler chez vous ?

« Nous recrutons chaque année 20 000 jeunes GO qui vont partir en villages et ils doivent être parfaitement en ligne avec nos valeurs. Notre objectif n’est pas tant de recruter des professionnels d’un métier que des personnalités. La signature de toutes nos campagnes de recrutement, c’est : Le bonheur de se révéler. Comme le jeune assistant-comptable qui passe ses journées au back-office, mais sera le soir sur scène puis au bar avec les clients. Cet esprit-là n’a pas changé. On doit le détecter au moment du recrutement, mais nous offrons à ceux qui nous rejoignent une formidable accélération de leur apprentissage de la vie. Ils repartent au bout de six mois complètement renforcés dans leur personnalité, leur manière d’être, leur capacité à interagir avec les autres. C’est magique. »

On ne fait donc pas carrière au Club Med ?

« Tous les recrutements sont des CDD puisque les jeunes GO partent en général pour une saison dans un village. Après six mois, s’ils ont aimé, ils envisagent ou pas de signer pour une nouvelle saison. Ce système crée une énorme mobilité. Géographique et fonctionnelle. En général, 20 % restent pour une deuxième saison et ensuite, certains restent beaucoup plus longtemps puisque toute la hiérarchie opérationnelle, jusqu’aux chefs de villages, n’est basée que sur la promotion interne. Dans le comité de direction générale, vous avez deux anciens chefs de village, dont l’un a commencé sa carrière comme moniteur de ski, l’autre comme professeur de ski nautique. »

Comment gérez-vous vos talents ?

« Nous avons mis en place un système qui permet de détecter et de développer les talents. Après l’enjeu du recrutement vient celui de l’accompagnement et du développement, et pour ce faire, nous avons créé depuis plusieurs années une Université des talents, à savoir un programme de formation continue pour nos GO, qui permet de les développer et de les accompagner non seulement sur le cœur de leur métier, mais aussi sur leurs compétences managériales. On travaille les deux axes. »

Des jobs en perspective sur de nouveaux marchés ?

« On a une position très forte sur l’Europe, mais on sait que la croissance à attendre sur nos marchés traditionnels sera faible dans les prochaines années. C’est pourquoi nous nous tournons vers des pays émergents. Nous avons une implantation en forte croissance au Brésil avec quatre villages et nous pensons que notre principal relais de croissance dans les prochaines années sera la Chine. Notre ambition est d’avoir cinq villages et 200 000 clients chinois d’ici 2015. Nous avons ouvert un premier village de sports d’hiver en Chine et nous ouvrirons le deuxième cet été à Guilin, où nous avons repris à leur demande, pour le transformer, le seul Relais & Château du pays. »

Source : http://www.references.be

A propos Jean-Baptiste

Créateur du site www.spirit45.com anciennement macase.net, il souhaite vous faire partager ses expériences au Club Med, ainsi que les meilleures pépites du web qui s'y rapportent. Passionné de voyages, de golfs, il aime dénicher les nouveautés et les bons plans, ah j'oubliais c'est également un geek acheteur compulsif ! Il tweet, like, scroll, pin…il veille !

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